“Rite théâtral explicite” est le nom que j’ai donné au procedé spécifique du travail élaboré pour directionner la contruction scénique de la novela théâtrale L’Idiot. Une traduction pour le théâtre du concepte de polyphonie, mot cher au critique Mikhail Bakchtin, qui signifie, grosso modo, un carrefour de points de vue d’un même événement ou d’une même narrative, un tourbillon incessant d’idées dont la confusion apparente s’approche de l’image du carnaval.
Ainsi, la mise en scène a eu comme processus fondamental d’exposer les relations de machination entre les trois niveaux différents et simultanés de la “réalité théâtrale” dans la construction de la narrative du spectacle:
1 La fable-feuilleton, qu’on peut nommer aussi “niveau de la réalité fictive”, sera tramée en contrepoint avec la novela brésilienne, créant un pont entre le réalisme du 19 siècle et sa continuité dans les feuilletons du 21 siècle.
2 Les fentes ouvertes au monde de la subjectivité, du point de vue de la narrative, sont des changements abruptes dans la subjectivité des personnages, créant un “niveau de subjectivité partagé”. La fente s’ouvre quand la lumière change, à l’aide d’un déclic dramaturgique, transformant l’espace et les relations, de sorte que les souvenirs, le délire et les divagations mistiques-religieuses rencontrent dans la mise en scène une traduction “cathartique” (venant du mot grec katharsis), sensorielle et symbolique.
3 Le niveau de la présence de l’acteur et du public dans le même espace réel, liant la scène à “ici et maintenant”, établit une mise en scène collective dans laquelle le public et sa réalité sont insérés.
La construction d’une narrative scénique à travers le tissage explicite de ces trois niveaux de la “réalité théâtrale” a comme objectif de créer des contrepoints réflexifs entre le 19 et 21 siécle, entre l’histoire de Dostoïevski et notre contexte historique, entre la réalité de la fiction et la fiction de la réalité, entre le “rite théâtral” et les recours épiques de la construction scénique, entre la télénovela et le théâtre brésilien.
Donc, on prétend dans la mise en scène allier l’intensité émotionnelle nécessaire afin d’atteindre la tragédie humaine proposé dans L’Idiot de Dostoïevski, à la clareté et la consciense sans abstraction pour une compréhension du déroulement des relations de l’histoire et de ses significations dans notre vie, ici et maintenant. Pour cela nous tissons ensemble une authentique polyphonie provocante de sensations et d’invasions artistiques qui se traduira en diverses possibilités de “l’expérience théâtrale” offertes au public durant la représentation de cette oeuvre que nous appelons novela théâtrale L’Idiot.
mise em scène CIBELE FORJAZ
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